LES FRIANDS DE POISSONS SECHES
Les fils actuels de Ki digane ont des ancêtres qui viennent de Fandène. Le récit oral parle de deux frères qu’une vive altercation a opposé. L’origine du différend est un champ que chacun a voulu occupé pour faire pousser ses cultures. Irrité, l’un des deux frères a préféré s’exiler plutôt que de continuer à entretenir la brouille. Il profita de la tombée de la nuit pour décamper avec sa famille et ses quelques têtes de bétail, sans oublier une bonne quantité de semence.
Son chemin le mena à Couck où il fut accueilli au petit matin. Y avait-il des parents ou n’y connaissait-il personne ? A l’époque, en tout cas, la tradition et les règles qui régissaient l’organisation sociale voulaient que tout étranger soit d’abord présenté au Lamane ou Chef du village qui avait la seule prérogative de décider du traitement à réserver à un visiteur. Dans ce cas, on ose supposer que le padé-padé (nom donné aux habitants de Fandène ou Padé) a eu la chance d’être accepté et il put établir ses cases un peu à l’ouest de Ki ndione-ndione.
Un nouveau clan prenait forme à Couck. Les autochtones qui prenait petit à petit goût à la langue Wolof, s’amusaient à désigner les nouveaux venus par «gni di gane» (ce sont des étrangers) pour renseigner les visiteurs qui n’avaient pas connaissance de la présence d’un autre famille dans le village. Le terme est finalement resté. Au fil du temps, il s’est adapté au parler noon pour donner ki digane.
La particularité culturelle de ceux de Ki digane, c’est qu’ils sont réputés friands de taakh ou poissons séchés. Nous continuons nos investigations pour en savoir plus.
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